Jacques Abeille
Publications
Les Jardins statuaires, 2010
480 pages
ISBN : 978291-7084-199
Illustrations François Schuiten
Editions Le Tripode
(Paru sous la marque Attila)
Jacques Abeille est né en 1942.Professeur d’arts plastiques, peintre, poète et romancier, il a reçu en 2010 la mention spéciale du Prix Wepler et en 2015 le Prix Jean Arp de littérature francophone pour l’ensemble de son œuvre.
Il amorce une œuvre poétique et romanesque qui, après les accidents successifs des Jardins statuaires, se retrouve disséminée chez une myriade d’éditeurs. Les jardins statuaires sont le point de départ d’un ambitieux Cycle des contrées, où alternent des textes amples et de brefs fragments qui entrent en relation les uns avec les autres. Jacques Abeille construit une œuvre à l’architecture singulière et complexe, à base de fragments, de secrets, de personnages d’archivistes, de voyageurs, et d’hétéronymes…
Les Jardins statuaires ? Un chef d’œuvre maudit.
L’histoire éditoriale des Jardins statuaires façonne une légende noire. L’auteur, dont c’est le premier roman, transmet à la fin des années 1970 le texte à Julien Gracq, qui le fait suivre à José Corti ; le texte s’égare. Un second éditeur, décidé à le publier, fait faillite quelques mois avant la sortie du livre. Le temps passe. Une autre copie du manuscrit, envoyée à Bernard Noël, conduit à sa parution chez Flammarion. Mais, prévu pour l’automne 1982, le livre rencontre des problèmes de fabrication et, sorti très en retard, passe inaperçu. Quelques mois après, Bernard Noël est remercié. Plus tard, les entrepôts Flammarion flambent, le livre disparaît… Le sort a continué à s’acharner et a travaillé pendant trente ans à l’occultation d’un roman pourtant sans équivalent dans la littérature française contemporaine.
Récit de voyage (le livre est dédié à un ethnologue), conte philosophique, utopie, roman initiatique, roman d’aventures, le texte déroge aux habituelles catégories littéraires. Nourri à la lecture des romans populaires et policiers, Jacques Abeille a forgé un domaine fantastique qui rejoint ceux de Mervyn Peake, de Julien Gracq, d’André Hardellet, avec la langue d’un peintre et d’un poète, créant des mondes d’une rare force visuelle.
À une époque indéterminée, un voyageur découvre le pays des « Jardins statuaires », un ensemble de domaines, protégés par de vastes enceintes, où la principale activité des hommes consiste à cultiver des statues. Dans ces propriétés où la pierre pousse sans cesse, la vie est réglée d’après une organisation rigoureuse, apparemment ludique et rationnelle, mais aux fondements étranges. Au fil des pérégrinations du voyageur, l’utopie se lézarde : la place des femmes, le pouvoir occulte d’une mystérieuse guilde des hôteliers, les statues qui maigrissent ou croissent indéfiniment posent des questions angoissantes. Enfin, la menace de Barbares qui se rassemblent aux frontières.