Jérémie Bennequin
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Une deuxième image
19 mars – 8 mai 2016
Maison des Arts de Malakoff
Une exposition collective imaginée par Anaël Pigeat et Renaud Auguste-Dormeuil
Avec : Laetitia Badaut Haussmann, Jérémie Bennequin, Raphaële Bezin, François Bianco,
Kyrill Charbonnel, Brice Dellsperger, Tim Eitel, Ken Gonzales-Day, Gianni Motti,
Fabrice Samyn, Alexandre Singh.
Jérémie Bennequin (1981) vit et travaille à Paris. Après des études en arts plastiques au Palais Universitaire de Strasbourg puis à la faculté de Paris 8 (spécialité esthétique et histoire de la photographie), il enseigne aujourd’hui la pratique et la théorie des arts visuels dans plusieurs écoles d’études supérieures. Depuis 2008, sa démarche artistique s’articule autour de l’effacement scriptoclaste d’œuvres littéraires, à commencer par le roman de Proust, À la recherche du temps perdu, puis le poème de Mallarmé, Un Coup de Dés jamais n’abolira le Hasard.
Travail ambigu, entre hommage et gommage, d’où le titre générique : ommage. L’activité de Jérémie Bennequin prend les formes littéraires et graphiques de l’écriture et du dessin, de la photographie. Son œuvre à la fois sensuelle et conceptuelle donne régulièrement lieu à des conférences, des publications de livres d’artiste (Le Hasard n’abolira jamais un coup de dés, édition Yvon Lambert, 2014…) des expositions et des performances en France (MAC/VAL, galerie du jour agnès b., Palais de Tokyo…) et à l’étranger (Londres, Berlin, Tunis, Bruxelles…).
« Ommage », titre générique d’une œuvre scriptoclaste fondée sur l’effacement de monuments littéraires.
Geste ambigu, quasi cultuel et quelque peu sacrilège, où la destruction est aussi créatrice. En prenant par exemple le temps d’en perdre un peu, quotidiennement, avec méthode, pour estomper à coups de gomme à encre les milliers de pages de la Recherche proustienne. Ou en organisant des séances de Dé-composition consacrées à l’abolition progressive et aléatoire du poème de Mallarmé, Un coup de Dés Jamais n’abolira le Hasard.
À chaque ouvrage sa façon de disparaître, de résister au néant. Avec, toujours, la nécessité pour l’auteur, estompeur, de rééditer l’écrit dans sa version gommée : ici vaste champ de ruines où demeurent encore quelques fragments épars de l’édifice fantôme, là constellation de syllabes sur l’étendue de feuilles dont le blanc silence inéluctablement augmente. Paradoxe : la disparition du lisible révèle sa visibilité et la littérature retrouve un corps que l’effacement matérialise.
Démarche relativement conceptuelle autour de quoi se développe une activité plastique et littéraire à la recherche du bon degré d’effacement.
Jérémie Bennequin sera en résidence à La Petite Escalère pendant 3 semaines en septembre 2015.