Julie Chaffort

Julie Chaffort s’est consacrée à la pratique cinématographique dès la fin de ses études aux Beaux-arts de Bordeaux. Elle a écrit, réalisé, produit, monté et diffusé Some Sunny Days et Wild is the Wind, deux longs-métrages de fiction expérimentaux, avant de suivre et d’obtenir en 2010 le « Werner Herzog’s Rogue Film School Diploma » à New-York. Elle a travaillé par la suite, à Stockholm, avec le réalisateur Roy Andersson sur son dernier film « A pigeon sat on a branch reflecting on existence ».
Puis en 2013, elle a été sélectionnée en tant que cinéaste au Centre International d’Art et du Paysage surl’île de Vassivière où elle réalise Hot-Dog, moyen-métrage de fiction, diffusé à la Nuit Blanche à Paris et à la Gaité Lyrique pour les Rencontres Internationales Paris-Madrid-Berlin. Elle présente en 2014, sa première exposition personnelle intitulée « Jour Blanc » au Centre Clark à Montréal et réalise l’année suivante, son dernier film La barque silencieuse lors de sa résidence à Pollen, artistes en résidence à Monflanquin.
Julie Chaffort participe à l’exposition « Jeune Création 66^ème édition » à la galerie Thaddaeus Roppac à Paris Pantin du 17 au 24 janvier 2016.
Elle est la lauréate du Prix Bullukian 2015 qui comptait parmi les membres du jury Véronique Ellena, photographe, présidente du jury, Emmanuelle Lequeux, critique d’art et journaliste, Laurent Godin, directeur de la galerie Laurent Godin, et Jean-Marc Salomon, fondateur de la Fondation Salomon. Une exposition personnelle de l’artiste sera présentée à la fondation à Lyon à l’automne 2016 : Somnambules, une installation vidéo dédiée au chant réalisée dans le cadre de sa résidence à LPE. Dans cette installation, plusieurs voix se répondent, s’entremêlent et s’entrechoquent dans des paysages naturels.

Julie Chaffort s’intéresse tout particulièrement à l’immensité et la vacuité des territoires, leur aspect désertique et délaissé mais également leurs rapports à la contemplation et à la méditation. Ses films sont composés de tableaux teintés d’étrangeté, de surréalisme et de scènes absurdes qui reflètent un monde décadent et jubilatoire. Ils sont composés de successions de plans séquences tels des tableaux en mouvement où le paysage y joue un rôle décisif et dans lesquels les êtres vivants sont confrontés à une (in)action, à un lieu. De même, pour imaginer, écrire, réaliser un film, Julie Chaffort choisit des lieux qui ne donnent aucune indication d’époque, de temporalité, d’ancrage géographique comme de civilisation. Elle part alors d’un décor « naturel » extérieur (champs, forêt, plaine, désert, etc.) qui pourra donner de la puissance aux situations et aux personnages.
Le chant et la musique ont une place considérable dans la composition des scènes : les personnages sont silencieux, chantent, écoutent ou jouent de la musique. Son travail comprend également une dimension plastique où se mêlent installations et performances ; une de ses pièces ‘BANG !’, est une installation monumentale composée d’une trentaine de pianos effondrés les uns sur les autres, scène de désolation spectaculaire, presque burlesque.`

Sa démarche pourrait se définir comme une réflexion sur la fiction, les possibilités infinies du cinéma quant à jouer librement des composants narratifs et des temporalités.

La Barque silencieuse,  2015
Film – 32 min – HD – Pal – 16/9 – France
Produit par Pollen, artistes en résidence à Monflanquin et avec le soutien du Conseil Régional dʼAquitaine, de la DRAC Aquitaine, du Conseil Départemental du Lot-et-Garonne et de la Communauté de Communes Bastides en Haut Agenais Périgord.