Pierre Wat

Publications

Pérégrinations. Paysages entre nature et histoire
Editions Hazan
Date de parution : Novembre 2017
Code EAN :
9782754108645

Pierre Wat, Pérégrinations. Paysages entre nature et histoire. Editions Hazan

Pierre Wat est professeur d’histoire de l’art à l’université de Paris-I. Spécialiste du romantisme, auteur de monographies consacrées à Pierre Buraglio, à Claude Viallat, il est l’auteur de Constable aux éditions Hazan (2002 et 2010). Pierre Wat a également publié de nombreux textes sur la peinture contemporaine dont un essai remarqué, Turner, menteur magnifique (Hazan, 2010).

Son dernier ouvrage également publié aux édtions Hazan, Pérégrinations, paysages entre nature et histoire, paru en novembre 2017, a reçu en juin 2018 le Prix Vitale et Arnold Blokh décerné par la Fondation Jean Blot.

A propos de  :

« Le paysage n’existe que dans l’œil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l’homme en marche si l’on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l’histoire se dessine : par la confrontation de l’individu et de la nature. Car le paysage, c’est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir. L’artiste qui s’adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu’une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l’histoire humaine, sous forme de traces.
Ecrire l’histoire du paysage à l’époque contemporaine c’est aussi faire le constat d’une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d’histoire afin de porter le grand récit de l’humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde. Un genre s’épuise, un autre s’épanouit afin d’explorer d’autres formes de représentation, et d’interrogations.
Lorsque le sculpteur français David d’Angers, contemplant La Mer de Glace dans l’atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l’inventeur d’un genre nouveau, « la tragédie du paysage », c’est cela qu’il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l’enfouissement et de l’émergence de l’histoire.
Parce que l’histoire devient un présent qui saute à la gorge – révolutions, guerres, massacres, génocides –, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d’accueillir l’innommable en son sein et d’exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d’Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s’affronter au paysage comme à ce lieu où peut se manifester l’inquiétude de l’homme face à l’histoire. Mais aussi son désir, ses croyances, et sa liberté.
Ce sont les étapes de cette aventure de l’homme au monde que nous suivons dans cet ouvrage : paysages de ruines, paysages en guerre, paysages où l’on foule une histoire oscillant entre affleurement et invisibilité, paysages qui nous confrontent à l’indifférence du monde, sont quelques-uns des thèmes qui racontent les pérégrinations inquiètes de l’homme contemporain marchant dans le monde à la recherche de sa propre trace.
C’est enfin une méditation personnelle sur la nécessité qu’éprouvent tant d’artistes, aujourd’hui, d’avoir recours au paysage pour affronter ce que le XX° siècle nous a légué de plus terrible : l’anéantissement sans traces. Le paysage s’impose comme l’une des formes majeures, pudique et émouvante, de l’histoire contemporaine.
»